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Obéissant aux lois de la physique et de l’optique, les ombres projetées posent des problèmes complexes de géométrie aux peintres qui doivent les représenter sur une surface distincte de celle qui cause l’obstruction de la lumière. Elles défient également l’œil de l’observateur, sa capacité à détecter la cohérence des ombres ou leurs écarts par rapport à la réalité physique. Loin d’être simples, ces questions ont suscité, ces vingt dernières années, des travaux mobilisant les technologies numériques de simulation d’éclairage appliqués à la recherche en histoire de l’art. La présente contribution s’inscrit dans cette approche interdisciplinaire et rend compte des premiers résultats d’un travail exploratoire en cours, mené en étroite collaboration entre chercheurs en histoire de l’art et en sciences informatiques. Elle vise à explorer l’apport de ces technologies pour l’analyse de l’ombre projetée, selon une double perspective :
Nos réflexions prennent appui sur l’étude d’un tableau particulièrement emblématique de la double perspective annoncée, la version de Joseph Benoît Suvée (Bruges, 1743 – Rome, 1807) de la légende de Dibutade, scène nocturne qui prend pour objet central l’ombre projetée dans ses dimensions à la fois techniques et symboliques. |